La Conception à Coût Objectif (ou Design to Cost en anglais) optimise les ressources allouées à la création de valeur dès la phase de conception.
L’objectif est ici de dimensionner les fonctions au juste besoin et donc d’économiser les ressources ne permettant pas à l’augmentation de la valeur perçue par le client. Contrairement à une idée répandue, la conception à cout objectif n’est pas du cost killing. Tout son intérêt réside au contraire dans une logique d’optimisation pour satisfaire au mieux le client.
Recenser et analyser chaque fonction
La première phase consiste ainsi à établir une cartographie des fonctionnalités du produit et de leurs objectifs. De manière générale, plus un produit est catégorisé ‘Low Cost’, moins ses fonctionnalités sont diverses. Néanmoins, une analyse fonctionnelle est toujours nécessaire afin de cartographier chaque élément.
La bonne exécution de l’analyse fonctionnelle permettra d’avoir une vision globale des éléments à optimiser. D’expérience, chaque élément est susceptible d’être optimisé ! Le packaging présente souvent un potentiel d’optimisation ‘oublié’ par les industriels. Cartographier par fonction peut être aussi l’occasion de revoir son business model en raisonnant par usage, et non plus par produit.
Cartographier les fonctions est primordial, certes, mais avant toutes choses, il faut étudier le consommateur : Il faut retenir que la clé de cette démarche réside surtout dans le choix avisé des fonctions. Et pour cela, l’étape indispensable est de mener des études quantitatives ou qualitatives et ensuite d’utiliser des outils méthodologiques comme la matrice de Kano.
Le coût objectif : comment l’atteindre
Ce coût objectif doit être connu de tous dès la phase de conception. Il est fonction de différents paramètres : marge, pouvoir d’achat, prix pratiqués par les concurrents, possibilités techniques qu’il reste à explorer/déjà explorées.
Comment réussir sa démarche de conception à coût objectif ? Plusieurs axes : Benchmarker les solutions techniques, challenger les fournisseurs internes et externes grâce à des workshops, étudier les produits concurrents, et dans certains cas, se poser la question du make or buy.
L’impact d’une telle démarche modifiera en profondeur les processus des différents acteurs : supply chain, marketing, production et même direction générale.
Une démarche cyclique
Une fois cette démarche effectuée, il faut néanmoins veiller à ne pas se reposer sur ses acquis. De nouveaux procédés, matériaux, fournisseurs, peuvent toujours faire leur apparition et bouleverser l’écosystème de l’entreprise.
L’objectif est donc d’affecter une cellule de veille afin de surveiller le marché et de conserver un avantage concurrentiel. Cette cellule aura alors pour objectif de challenger de manière continue les différents départements de l’entreprise.