Accélérer sur le plan national le développement des infrastructures numériques et mieux vendre à l’étranger le savoir-faire français en matière de fibre optique, telle est la volonté du gouvernent qui vient d’annoncer la mise sur pied d’un comité stratégique de filière (CSF). La « French Tech des télécoms » regroupera les acteurs décisifs du secteur afin de booster la recherche et le développement, tout en permettant à la France de profiter d’infrastructures de dernière génération, notamment le déploiement de la 5G et du Très Haut Débit.

Le gouvernement décline un projet ambitieux pour les télécoms français

Déjà très en retard sur le développement de la 5G, la France reste néanmoins un acteur incontournable dans le secteur des télécoms. Bien conscient des potentialités françaises, le gouvernement présentera le 18 décembre prochain un projet pour regrouper sous le même étendard 300 à 400 entreprises des télécoms.

Des équipementiers, en passant par les fournisseurs de services et les opérateurs, l’État envisage de créer un « Airbus des télécoms » en misant uniquement sur le savoir-faire local. Le but ? Créer un label 100% français pour mieux vendre à l’étranger et rattraper le retard sur de nombreux marchés comme celui de l’Afrique ou encore de l’Asie du Sud-Est. 

Pour les grandes entreprises, les PME et les particuliers, le projet permettra d’accéder à des infrastructures web de qualité, de soutenir le plan France Très Haut Débit et d’améliorer l’attractivité de l’économie française.

C’est à Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, mais également en charge des télécoms, à qui reviendra l’épineuse mission de piloter ce comité. Si le principal objectif est de consolider le savoir-faire français en mettant en commun les expertises, ce comité aura également la délicate mission de mieux valoriser nos technologies et de booster notre compétitivité. 

Pour favoriser l’union des entreprises françaises sous un même label, l’État a assuré de son soutien financier et s’occupera par ailleurs de toutes les questions liées à la logistique. Reste plus qu’à attendre le 18 décembre pour connaître les concours de ce consortium des télécoms français. 

S’opposer au diktat des Américains et des Chinois

Si Facebook, Amazon et Google se sont positionnés sur de nombreux projets en Afrique, la Chine n’est pas en reste en étant l’un des équipementiers favoris des Africains. Chinois et Américains ont massivement investi en déployant leurs propres câbles, au détriment des entreprises françaises.

À l’heure actuelle, les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) gèrent à eux seuls 50% des câbles sous-marins déployés dans le monde. D’ici 3 ou 4 ans, ils prendront certainement le dessus sur les opérateurs.  

La Chine de son côté ne cache plus ses ambitions de contrôler un maximum de câbles sous-marins. En posant un câble entre le Cameroun et le Brésil (6.000 km) en septembre 2019, Huawei Marine Networks Co a clairement décliné la vision chinoise. Et les enjeux dépassent les considérations économiques et financières d’autant plus que 95% du trafic des données circulent via ces câbles sous-marins. 

Celui qui en a le contrôle aura la main mise sur des milliers d’exaoctets de données. Et depuis 2011, la fibre optique chinoise ne fait que gagner du terrain, au point de faire baisser les ventes des fabricants français.

Avec la « French Tech des télécoms », la France pourra booster l’emploi dans le secteur, capter de nouvelles parts de marché et continuer à s’imposer comme l’un des acteurs prépondérants. Indéniablement, les entreprises françaises disposent d’un savoir-faire unique. Maintenant, il ne leur reste plus qu’à créer des synergies pour réussir à s’imposer.