Dans la Silicon Valley, les exploitants peinent à trouver de la main-d’œuvre. Ils se tournent désormais vers la technologie pour faciliter leurs tâches quotidiennes, créant de belles opportunités pour les start-ups dans le secteur de l’agriculture.
L’innovation au service de l’agriculture
Existe-t-il encore un domaine dont les start-ups ne se sont pas emparées ? Les jeunes pousses n’ont jamais si bien porté leur nom depuis que la Californie en appelle aux entrepreneurs. En effet, minés par la pénurie de main-d’œuvre, ils ne peuvent compter sur les machines pour continuer leur activité.
Ainsi, il n’est plus rare de découvrir des capteurs sous les pieds de vigne, de croiser la route de robots cueilleurs de fruits ou encore de machines chargées d’évaluer la production des vergers. Comme l’explique George Nahon, PDG d’Orange Silicon Valley : « Si le logiciel dévore le monde, l’agriculture est clairement en train d’absorber beaucoup de logiciels », faisant référence à la phrase du capital-risqueur Marc Andreessen « software is eating the world ».
La robotisation trouve aussi ses raisons dans la pénurie de main-d’œuvre. Depuis 2008 et la crise, la robotisation s’est imposée comme la solution.
De nouvelles valeurs
L’agriculture semble connaître une véritable révolution. Après les modifications génétiques, le développement des pesticides et la mécanisation, l’heure est à l’« Ag-tech ». Les professionnels attendent des innovations qu’elles augmentent les rendements, mais pas seulement. Derrière l’argent se cache également un but plus louable, celui de rapprocher les consommateurs du producteur et de limiter l’impact de l’agriculture sur l’environnement.
Sarah Williams, responsable de Food System 6, un incubateur de start-ups sans but lucratif, explique que « le consommateur est le moteur du changement ». Si celui-ci privilégiait encore hier le prix et le goût, il se préoccupe désormais du bien-être, de l’impact et de la transparence du secteur. En gros, ses valeurs ont changé, et la technologie suit.
La révolution de l’agriculture est en marche
La Valley planche actuellement sur le futur automatisé, un monde où les machines accompliront la majorité des tâches. Ainsi, Agridata, start-up imaginée par trois anciens étudiants de Stanford, veut révolutionner l’agriculture : « Nous allons numériser une industrie que ne l’a jamais été » assure par exemple Cyrille Habis. Leur idée, un robot avec caméra embarquée qui prend des photos de chaque grappe de raisin dans un vignoble et permet de mesurer les différents moments de la croissance. Le but, permettre « d’ajuster rapidement les coûts, d’optimiser les ventes ».
Autre exemple, Crop0ne, spécialisée dans la culture de la laitue…à la verticale. C’est le big data qui permet un élevage fait dans des conteneurs. L’eau, la lumière et l’engrais sont optimisés, ce qui permet au légume de pousser trois fois plus vite qu’à l’air libre.
Toutes ces innovations entrainent une question simple : quelles conséquences d’une telle oisiveté de l’homme ? Pas d’inquiétudes, des cherches de la Valley étudie le sujet. Résultat dans quelques mois…